Atelier51 |
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Les cours de peinture et de dessin se déroulent par petits groupes permettant un suivi individualisé. Sont organisés aussi des stages de formation professionnelle . Enseignement
de la peinture et du dessin à partir de modèle vivant
ou par l'apprentissage de la copie. Les cours et stages sont à destination de personnes très motivées ou voulant intégrer les domaines de la création, décoration et restauration. La séance de dessin ou peinture dure 3 heures et se déroule dans un atelier à Paris 13 ème arrondissement. |
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CONTACT: ATELIER 51 Christophe GABRIEL 17 rue du Javelot 75013 Paris 01 45 85 77 77 06 19 30 59 92 contact@atelier-cg.com |
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Mots clefs:
Cours,peinture,dessin,formation,cours de peinture à Paris,cours de
dessin à Paris |
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Les cours de peinture et de dessin se déroulent par petit groupe permettant un suivi individualisé.Sont organisés aussi des stages de formation professionnelle .Enseignement de la peinture et du dessin à partir de modèle vivant ou par l'apprentissage par la copie des maîtres. Les cours et stages sont à destination de personnes voulant intégrer les domaines de la décoration et de la restauration de peinture.La séance de dessin ou peinture dure 3 heures et se déroule dans un atelier à Paris 13 ème arrondissement.
Formation en dessin et peinture à Paris.Elle s'adresse à des personnes très motivées (même débutantes).L'apprentissage du dessin est un exercice quotidien et les cours ne permettent que d'aider l'élève à recentrer sa pratique vers l'essentiel.
Entre la Révolution et la IIIe République, la part du sensible, de l'imaginaire, du questionnement critique mais aussi de la démocratisation de l'accès à l'art sont oubliées dans l'œuvre de démocratisation de l'enseignement menée par Guizot puis par Ferry.
En 1880, bien que chargé des Beaux-Arts, Jules Ferry ministre de l'Instruction publique, introduira des éléments du dessin, du modelage et de la musique en dernière position des programmes officiels de l'école primaire, juste après les … travaux d'aiguille des jeunes filles.
En 1959, la direction générale des Arts et Lettres qui comprend la direction des musées, le service de l'enseignement et de la production artistique, sous-direction des spectacles et de la musique, la direction de l'architecture et des archives de France, jusqu'alors attribution du ministre de l'Education nationale, est transférée à André Malraux. Le Ministre d'État, chargé des Affaires culturelles a pour mission de rendre accessibles les œuvres capitales de l'humanité au plus grand nombre, d'assurer la plus vaste audience au patrimoine culturel et de favoriser la création des œuvres d'art et de l'esprit. Se détournant de l'Education nationale pour ne s'intéresser qu'aux beaux-arts, Malraux ne revendiquera même pas l'enseignement du dessin et de la musique, s'interdisant par-là d'avoir une influence sur l'éducation des enfants. Pour Malraux, la mission de l'École est de conserver et éventuellement de transmettre un patrimoine du passé alors que la Culture, synonyme de plaisir contre l'ennui de l'enseignement, donne vie à ces œuvres.
Jusqu'en 1968 : n'existeront dans les programmes que les deux heures obligatoires de musique et de dessin.
1968 : Colloque Pour une école nouvelle : l'éducation artistique doit commencer à l'école primaire, s'ouvrir au monde contemporain et privilégier le contact avec les artistes. Intégrée à l'enseignement général, elle doit concerner tous les enseignants et se prolonger, hors de l'école, dans des activités culturelles.
1969 : Institution du Tiers temps pédagogique dans les écoles élémentaires, consacré aux disciplines d'éveil et à l'éducation physique.
1971 : Mise en place des conseillers pédagogiques en musique et arts plastiques dans le primaire, mise à disposition d'enseignants dans les services éducatifs des musées, extension du tiers temps pédagogique au second degré.
1972 : Création du baccalauréat de technicien musique F11. Une option musique est ajoutée au baccalauréat traditionnel. L'enseignement universitaire est assuré par les conservatoires nationaux supérieurs de musique.
1973 : Mise en place du 10% pédagogique consacré à des activités éducatives choisies par les maîtres et les élèves, le programme des autres disciplines étant allégé d'autant.
1974 : Création des Classes à horaires aménagés en primaire et au collège.
1982 : Mise en place des Classes patrimoine sur le modèle des classes de neige.
1984 : Extension du principe des Classes patrimoine aux arts plastiques avec les Classes arc-en-ciel qui deviendront, en 1985, les Classes culturelles, ouvertes à tous les domaines de la création et de la culture. Ouverture des ateliers de pratiques dans une dizaine de disciplines. Institution d'une épreuve obligatoire au concours d'entrée à l'école normale pour les arts plastiques et la musique.
1985 : Les options cinéma et théâtre font l'objet d'une épreuve au baccalauréat. Ouverture des sections A3 dans ces mêmes domaines.
1991 : Lancement de l'opération Collège au cinéma.
1992 : Jumelages entre des équipements culturels sous tutelle du ministère de la Culture et les partenaires concernés par les activités des jeunes dans le temps scolaire et périscolaire.
1993 : Création, à titre expérimental, de l'option histoire des arts au lycée.
1995 : Iinitiation quotidienne à la musique dans le premier degré.
1999 : Dans le cadre de la réforme des lycées sont institués les ateliers d'expression artistique, à côté des enseignements artistiques facultatifs.
2001 : Mise en œuvre des Classes à parcours artistique et culturel, dans le primaire, les collèges et les lycées professionnels.
2002 : Mise en place des chartes pour une éducation au patrimoine : Adopter son patrimoine.
2005 : Installation du Haut conseil de l'éducation artistique et culturelle. Didier Lockwood vice-président.
2006 : Première conférence mondiale sur l'éducation artistique organisée par l'UNESCO à Lisbonne.
Dans l'école, l'éducation artistique et culturelle s’appuie sur les enseignements obligatoires à l'école et au collège, sur les options au lycée, sur les dispositifs croisés et sur les projets inscrits dans le volet culturel des établissements4.
Hors de l’école, elle ouvre sur des activités liées aux ressources locales. Les projets peuvent donner lieu à la conclusion de jumelages entre structures artistiques et culturelles et établissements scolaires. Ils sont intégrés aux projets éducatifs territoriaux et associent les établissements scolaires, les services de l’État et les collectivités territoriales par la signature de conventions.
Le partenariat entre enseignants et artistes concerne à la fois la pratique artistique et l’approche culturelle impliquant auprès des enseignants et des jeunes autant les professionnels de la création que ceux de la médiation et de la diffusion culturelle.
À l’école primaire, arts visuels et éducation musicale visent à développer dans un programme de trois heures hebdomadaires la sensibilité, l’imagination, la créativité ainsi que la connaissance d’œuvres significatives. L’éducation musicale est centrée sur le chant choral. La part des arts visuels est élargie, au-delà des arts plastiques, à la vidéo, au cinéma et à l’architecture.
De la sixième à la troisième, tous les élèves bénéficient d’une heure d’arts plastiques et d’une heure d’éducation musicale dispensées par un corps d’enseignants spécialisés prolongeant l’éducation artistique commencée à l’école primaire en développant la sensibilité, l’intelligence et les capacités d’expression et d’analyse des élèves.
Il s’agit d’un enseignement théorique et pratique inséré dans le cadre de la formation obligatoire et dispensé à l’école élémentaire et au collège avec le concours des conservatoires à rayonnement régional, départemental, communal ou intercommunal.
Les élèves peuvent poursuivre leur formation artistique par le choix d’options. Enseignement de spécialité en série littéraire (5 heures hebdomadaires) ou option facultative dans toutes les autres séries (3 heures), ces enseignements sont évalués au baccalauréat. La mise en œuvre de certains de ces enseignements se fait en partenariat avec le ministère de la Culture. La subvention allouée par le ministère de la Culture est dédiée à l'intervention d'artistes en classe. Parmi les élèves de la voie générale et technologique du lycée, 7 à 8 % choisissent de suivre cet enseignement dans les domaines suivants :
Disciplines et projets à la croisée des arts destinés aux élèves de cinquième et quatrième, les itinéraires de découvertes constituent un mode d'enseignement prenant appui sur une approche interdisciplinaire et débouchant sur des réalisations.
Les travaux sont liés aux programmes et donnent aux élèves des classes de première des séries générales l’occasion de mener à bien une réalisation concrète, tout en enrichissant leurs savoirs, compétences et méthodes au sein d’une collaboration avec d’autres élèves, encadrée par un enseignant qui les mène vers l’autonomie. Les thèmes nationaux des séries générales articulent au moins deux disciplines.
Les ateliers de pratique artistique existent à tous les niveaux. À l’école élémentaire ils sont organisés avec le concours d’un professionnel de la culture validé par la DRAC, sur le temps scolaire, en présence de toute la classe et sous la responsabilité de l’enseignant, à raison d’une séance hebdomadaire en général de janvier à juin (environ 20 séances). Les élèves découvrent un secteur artistique ou patrimonial dans un cadre spécifique : musée, dépôt d'archives, bibliothèque, monument, école de musique ou beaux-arts, etc. Au collège ils sont organisés avec le concours d’un professionnel de la culture, sous la responsabilité de l’enseignant, hors temps scolaire et s’adressent à des élèves volontaires, à raison de 2 à 3 heures par semaine. Chaque atelier est ouvert pour l’année scolaire et peut concerner un seul domaine artistique ou s’ouvrir à plusieurs. Au lycée ils accueillent des lycéens volontaires tous niveaux confondus et sans distinction de séries. Ils reposent sur un volume horaire annuel de 72 heures-élèves. Ces heures sont placées sous la responsabilité d'un enseignant qui peut se faire épauler par certains de ses collègues. Les horaires peuvent être modulés en fonction du projet : séances hebdomadaires, journées ou semaines banalisées, formules mixtes en privilégiant, chaque fois que cela est possible, la rencontre entre plusieurs arts, autour d'une dominante.
La classe à PAC se déroule dans l’établissement avec le concours d’intervenants (artistes et professionnels des arts et de la culture), selon des horaires d’intervention situés entre huit et quinze heures par an. Elle permet une diversification au-delà des domaines traditionnels obligatoires (musique et arts plastiques) en s’ouvrant à l’architecture, au cinéma et à l’audiovisuel, la danse, le design, le goût, le livre et la littérature, le patrimoine, la photo, le théâtre. Chaque classe à PAC est unique, elle est le résultat du partenariat entre un enseignant et un professionnel de la culture, façonnée par les interventions et les talents des élèves.
Les classes culturelles permettent aux enfants de rencontrer des professionnels du secteur culturel sur les lieux de leur travail. Ce sont des classes transplantées d'une durée d'une semaine. Bien que d’une durée plus courte, elles constituent une variété de classes de découverte. Elles comprennent les classes d’initiation artistique et les classes du patrimoine (qui séjournent dans un site présentant un intérêt artistique, architectural archéologique, ethnologique, littéraire...)
Ces opérations initiées par le Centre national de la cinématographie (CNC) sont inscrites dans un triple partenariat entre le ministère de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche, le ministère de la culture et de la communication et les collectivités territoriales et procèdent de la même démarche que les enseignements et les dispositifs : faire découvrir et apprécier aux élèves le cinéma en tant que proposition artistique, leur permettre de se construire une culture cinématographique et de s’approprier une pratique culturelle. Les élèves assistent à la projection d’au moins trois films par an et un projet pédagogique est développé dans la classe autour de ces projections. Ce travail peut s’enrichir de rencontres avec des professionnels du cinéma, grâce au dispositif de type classe à PAC, à l’investissement des partenaires culturels et à celui des collectivités territoriales.
Ce dispositif mis en place avec la collaboration de la Direction de l'architecture et du patrimoine fait intervenir de jeunes professionnels de l'architecture dans les classes de 5e, 4e et 3e avec les soutiens des Rectorats, et des CAUE ainsi que des écoles d'architecture. À travers le dispositif Architecture au collège et le programme d'éducation au patrimoine architectural et urbain « Lire sa ville », des programmes de sensibilisation à l'architecture complètent les dispositifs partenariaux.
Le partenariat entre les ministères de la Culture et de l’Éducation nationale s’est concrétisé par des démarches de jumelages entre institutions culturelles (musées, centres dramatiques nationaux, fonds régionaux d’Art contemporain, etc.) d’une part, et écoles et établissements scolaires, d’autre part. Lorsque les projets d'éducation artistique et culturelle qui intègrent des actions inscrites dans les dispositifs partenariaux (ateliers, classes culturelles, classes à Pac, options facultatives et obligatoires) dans des ensembles plus vastes d'initiatives ont des prolongements en dehors du temps scolaire, ils donnent lieu à des conventions avec les collectivités territoriales.
Les chartes départementales de développement des pratiques vocales et du chant choral favorisent la coordination des ressources locales en conformité avec les grandes orientations nationale et doivent permettre de tendre vers une généralisation de la pratique vocale et chorale de l'enfant dès le premier degré.
Les services éducatifs des établissements artistiques et culturels sont les médiateurs de la relation des artistes ou des personnels des institutions patrimoniales avec les enseignants. Ils exercent une fonction essentielle d'aide à l'élaboration de projets, d'ingénierie culturelle, d'articulation des trois pôles autour desquels se construisent les projets :
Le cahier des charges des commandes publiques ou des projets de création comprend désormais un chapitre consacré à leur accompagnement auprès des publics, en particulier les enfants et les jeunes qui peut prendre des formes diverses :
La Cité de l'architecture et du patrimoine constituée de trois départements (le musée des Monuments français, l'Institut français d'architecture et le Centre des hautes études de Chaillot) propose, à travers une programmation d'expositions, de colloques, d'ateliers pédagogiques, une sensibilisation à l'architecture.
Les Conseils d'architecture, d'urbanisme et de l'environnement (CAUE) ont pour mission de développer l'information, la sensibilisation et l'esprit de participation du public dans le domaine de l'architecture, de l'urbanisme et de l'environnement. Ils développent des actions éducatives en direction des jeunes, dans le cadre d'activités scolaires, d'animation de quartier, ou de formations d'enseignants et d'éducateurs.
Le département de l'action culturelle et éducative du Centre historique des Archives nationales (CHAN) étendu au réseau des Archives départementales a pour mission d'accueillir les élèves de l'enseignement primaire et secondaire et les étudiants des classes préparatoires et des universités pour les mettre en contact direct avec les documents d'histoire. Les rencontres ne se font pas nécessairement dans les archives, mais peuvent avoir lieu dans les établissements scolaires grâce au professeur du service éducatif qui se déplace avec sa documentation, ou par le biais d'expositions itinérantes, dans des archivobus. Les archivistes forment les enseignants pour qu'ils jouent un rôle actif lors des rencontres des élèves avec les archives et proposent une approche plus ludique des documents. L'offre aux scolaires se décline de la façon suivante :
des expositions avec dossier pédagogique,
Les Fonds régionaux d'art contemporain (FRAC), Centres d'art contemporain, Artothèques et Écoles d'art proposent :
Des Centres de formation de plasticiens intervenants (CFPI) ont été ouverts en 2000 en lien avec des écoles d'art, sur quatre sites expérimentaux : Amiens, Strasbourg, Marseille et Bourges.
Plus de 450 musées sont dotés d'un service éducatif en mesure de formuler des réponses aux demandes des milieux scolaires et à leur mission d'assurer l'égal accès de tous à la culture. La fréquentation du jeune public génère 4 millions de visites effectuées dans le cadre scolaire, sur un total de 9 millions effectuées par les jeunes de moins de 15 ans dans l'ensemble des musées publics de France. Ils proposent toute une gamme de propositions culturelles ou éducatives à destination des publics scolaires : venue ponctuelle, cycle de visite, lien avec des pratiques en ateliers, développement de projets partenariaux sur la durée, actions hors les murs...
50 monuments sont dotés d'un service éducatif qui proposent un accueil structuré pour le public scolaire. L'offre éducative, organisée autour des dimensions architecturale, patrimoniale et historique s'enrichit de propositions permettant au public scolaire d'appréhender la dimension artistique et culturelle des monuments, voire d'élargir cette offre aux différents domaines artistiques, en lien avec les autres structures et équipements culturels présents sur le territoire. Ce réseau des monuments organise un accueil diversifié pour 600 000 élèves par an, selon les principes suivants :
Dans le cadre des classes à projet artistique et culturel, les enseignants ont la possibilité de construire un projet spécifique, en partenariat avec le service éducatif du monument concerné.
Il existe 107 Villes et pays d'art et d'histoire dans lesquelles un animateur de l'architecture et du patrimoine, recruté en partenariat par la collectivité territoriale et le ministère de la Culture et de la Communication est chargé du développement des actions éducatives. Assisté de guides-conférenciers il est susceptible d'accueillir des professeurs détachés par le ministère de l'Education nationale. Les activités éducatives sont proposées pendant ou hors temps scolaire. La pédagogie s'articule autour de différents axes :
Ces objectifs sont mis en œuvre, avec le concours des enseignants, dans le cadre de la visite-découverte ou à thème, de la journée associant visite et atelier pratique, de l'atelier du patrimoine ou de dispositifs particuliers : classes à Pac, classes patrimoine… En temps de loisirs, ces activités peuvent être proposées le mercredi, le samedi ou pendant les vacances scolaires. Par ailleurs, « L'été des 6-12 ans » invite les enfants et leurs parents à suivre diverses animations.
La plupart des structures et équipes artistiques et culturelles développent et intensifient dans le champ du spectacle vivant, musical, lyrique, théâtral et chorégraphique des partenariats avec le monde enseignant :
Les cours de peinture et dessin ont lieux à l'atelier par petits groupes.Il s'adressent à des personnes très motivées (même débutantes).L'apprentissage du dessin est un exercice quotidien et les cours ne permettent que d'aider l'élève à recentrer sa pratique vers l'essentiel.Sont organisés aussi des stages de formation professionnelle à destination de personnes voulant intégrer les domaines de la décoration et de la restauration de peinture.
LE GRAND SIECLE DU NU - L’ART ACADEMIQUE
Tony Robert-Fleury 1838-1911 - Le dernier jour de Corinthe, vers 1870 - Huile sur toile 400 X 600 - Paris, musée d'Orsay
Fin du XIXème
- La femme devient fréquemment le thème central de l'oeuvre, sous forme
d'allégorie ou, plus prosaïquement, dans sa vie quotidienne. Mais la
peinture d'histoire ne disparaît pas totalement, elle continue à
interpréter les événements qui ont marqué le présent et surtout le
passé, aussi quand le sujet le permet, elle ne se prive pas de mettre
en scène des nus. Le nu féminin, quel qu'en soit le prétexte, reste
l'un des thèmes favoris du XIXème siècle et l'érotisme qui s'y
rattache se distingue souvent dans la peinture d'histoire par des
scènes de violence et de cruauté mais le martyr se doit d'être
éternellement beau et digne.
Le monumental tableau de Tony Robert-Fleury, Le
dernier jour de Corinthe, est un reflet plus romantique que crédible de la catastrophe.
Pourquoi les jeunes femmes sont-elles dénudées, sortent-elles d'un
lupanar ? Plus sûrement elles sont là pour plaire à tout un public
d'amateurs - averti !
Paul Jamin (1853-1903), Le Brenn et sa part de butin, huile sur toile 162 x 118 - La Rochelle, musée des Beaux-Arts
Il n'est pas certain que la scène ait un jour figuré dans les manuels scolaires - trop triviale, trop gauloise, qu'en penseraient les écoliers et les garçons surtout ! Pourtant, bien qu'idéalisé le Brenn avec sa part de butin, autrement dit le chef qui en plus de l'or et de l'argent se réserve de jeunes romaines brunes ou rousses, appétissantes à souhait et déjà prêtes, a probablement du exister. Notons que le fier gaulois avec son sourire satisfait et sa lance sanguinolente ne manque pas d'appétit.
La caractéristique de
l'art académique réside à la fois dans le fini des éléments peints très
figuratifs et dans leur précision, cette conception se trouve à
l'opposé de la théorie moderne où tout tend à s'abstraire et à se
suggérer avec une finition souvent très secondaire.
Cette conception est encore associée par dérision à un simple
artisanat habile, soi-disant signe d'un manque de talent et
d'originalité.
La peinture académique, émanation directe des règles strictes du
classicisme et du néoclassicisme, constitue en quelque sorte
l'antithèse exacte de l'art contemporain mais avec toutefois un
point commun de taille :
- celui d'être ou d'avoir été soutenu par des instances officielles.
Et une différence d'importance :
- l'adhésion du public d'alors pour la peinture académique mais le
rejet ou l'ignorance de l'art contemporain par le public
d'aujourd'hui.
L'ART ACADEMIQUE
En permanence, hier comme actuellement,
l'organisation du système culturel, de ses valeurs, trouvera toujours
ses réformateurs et même, parfois, ses détracteurs. Ceux-ci chercheront
à établir de nouvelles pratiques et de nouvelles conceptions et, donc,
à rejeter les anciens postulats officiels malgré la résistance au
changement d'une partie de la communauté professionnelle reconnue, et
attachée naturellement au maintien des anciens fondements.
L'éducation artistique aujourd'hui n'est plus, loin s'en faut, une
initiation dogmatique dans une tradition imposée que l'étudiant n'a pas
les moyens d'évaluer ou la liberté de critiquer ; les techniques
habituelles et les exemples canoniques ont été rejetés au profit
de techniques aléatoires supposées libérer l'expressivité latente des
élèves.
L'ENSEIGNEMENT
DES ARTS AU XIXe
Les années 1848-1870
représentent une époque charnière dans l'histoire de l'art en France.
Héritière des courants dominants de la première moitié du XIXème siècle
: romantisme d'une part et néo-classicisme d'autre part, elle se
poursuit jusqu'à la naissance de l'impressionnisme.
Encore très fortement marquée par la tradition académique, cette
période est caractérisée par la persistance de structures qui
constituent ce qu'on appelle le "système des Beaux-Arts". Les artistes
sont amenés à se situer par rapport à ce système. La plupart d'entre
eux en acceptent les règles et obtiennent - généralement - la faveur du
public et de la critique. D'autres, sans remettre totalement ce système
en cause, évoluent à sa marge et rencontrent davantage de difficultés à
faire admettre leurs oeuvres.
LES CARACTERISTIQUES DE LA PEINTURE ACADEMIQUE
Chaque année, l'Académie organise un certain
nombre de concours à l'intention de ses élèves.
Le concours était considéré alors comme le système démocratique par
excellence. Outre les divers diplômes et médailles, ces concours
décidaient quels étudiants seraient admis à l'Ecole des Beaux-Arts, à
quels ateliers ils pourraient participer, et même là où ils prendraient
physiquement place dans la classe.
Durant le XIXème siècle l'apprentissage technique du dessin dispensé
par l'Ecole des Beaux-Arts se double de théorie : En premier lieu
par l'histoire générale, axée à chaque fois sur une période
donnée qui narre aux élèves des événements historiques ou
mythologiques de manière a susciter leur imagination. Du cours de
littérature, que les élèves appellent "la Comédie Française de
l'Ecole", celui-ci permet d'ajouter à l'histoire l'aspect poétique :
chaque page de Sophocle ou d'Homère peut se traduire par un
tableau...
LES CONCOURS DE L'ACADEMIE
Pauvert Odette Marie, née en 1903, première femme à obtenir le prix de Rome (section peinture) La légende de saint Ronan, huile sur toile Grand prix de Rome de peinture d'histoire, 1925
Les Albums photographiques des oeuvres d'art
achetées par l'Etat, principalement aux Salons à Paris.
Conservés au Centre historique des Archives nationales les albums dits
"des Salons" présentent des oeuvres d'art (peintures, sculptures,
médailles, pièces d'orfèvrerie, relevés d'architecture) achetées chaque
année par le Bureau des Travaux d'art aux artistes, notamment ceux qui
ont exposé au Salon à Paris et y ont été récompensés. Jusqu'en 1882, le
Salon est organisé sous l'égide de l'administration des Beaux-Arts,
puis son organisation revient à la Société des Artistes français
(Champs-Elysées). A partir de 1890 un second salon qui est aussi agréé
par l'Etat, est organisé par la Société nationale des Beaux-Arts (Champ
de Mars). Les photographies des oeuvres dont l'Etat fait l'acquisition
à ce second Salon apparaissent aussi dans les albums.
Ces 33 albums forment un ensemble homogène pour les achats et les
salons de 1864 à 1901 et sont particulièrement intéressants sur le plan
documentaire. En effet certaines des oeuvres photographiées ont disparu
et les photos en constituent le seul témoignage, mais dans leur
majorité, elles existent toujours et font partie des collections
actuelles de l'Etat, qu'elles relèvent de la Direction des musées de
France lorsqu'elles sont conservées dans les musées ou de la Direction
de l`Architecture et du Patrimoine, si elles sont conservées dans des
édifices, principalement les églises.
Par
ailleurs, ces albums sont aussi le reflet exact du goût et de l'art
officiel en vogue sous le Second Empire et la Troisième République.
L'IMPORTANCE DES SALONS
Peu avant la Première
Guerre Mondiale, l'art de la Belle Epoque a été appelé "Pompier" par
dérision, à partir du moment où les peintres impressionnistes ont
triomphé après avoir eux-mêmes subi les moqueries du public durant
quelques années.
Les peintres académiques ne méritent certainement pas la méprisable
appellation de "Pompiers" car ils ne sont pas dépourvus de talent dans
l'ensemble. En fait, leur tort c'est surtout d'avoir été les
récipiendaires de commandes officielles, ce qui leur vaudra d'être
contestés par ceux qui n'ont pas été retenus par le jury du Salon et
qui se sont donc trouvés exclus des achats et de la reconnaissance
publics.
En plus, on classa dans la catégorie des "Pompiers" des artistes qui
firent souvent preuve d'originalité et d'audace dans leurs oeuvres
comme Gustave Moreau ou Puvis de Chavannes, alors que d'autres
représentants de l'académisme tels que Meissonier, Carolus-Duran ou
Bouguereau ne se limitèrent pas pour autant à produire de mièvres
images.
Tous ces peintres ou presque avaient une technique très aboutie et une
grande culture artistique.
LES PEINTRES ACADEMIQUES
L'histoire du Salon
Dénommé “exposition” depuis son origine, il prendra l’appellation
“Salon” en 1725, lorsqu’il sera inauguré dans le “salon carré du
Louvre”. Son orthographe évoluera de “sallon” en “salon”. Celui-ci
obtiendra vite un immense succès et deviendra l'événement
incontournable pour se faire connaître, le Salon se déroulera jusqu'en
1848 toujours au Louvre pour ensuite migrer dans différents palais,
plus vastes, de Paris.
A la suite de la protestation de certains exposants mais surtout de
plusieurs artistes dont les oeuvres n'ont pas été acceptées, ce qui
amènera les premières dissidences en 1863, il sera créé une exposition
parallèle, le Salon des Refusés, qui réfute le jury du Salon officiel
en lui reprochant son académisme. Suivra en 1884 la création du Salon
des Indépendants et plus tard, en 1903, celui d'Automne.
LES ACHATS D'ETAT A LA FIN DU XIXe
La peinture, au sens
propre du terme, fait sans aucun doute partie d'une des plus grandes
traditions de toute l’histoire humaine. Pourtant, depuis une centaine
d’années, elle subit de la part de quelques intellectuels influents -
et en particulier la peinture de la seconde moitié du XIXème siècle
- des attaques renouvelées et impitoyables. Ni la littérature, ni
la musique, ni aucun autre domaine culturel n'a connu une telle mise à
l'index. Les tableaux hier primés, appréciés par la grande majorité du
public, et achetés par l'Etat se sont trouvés, après la
reconnaissance de Cézanne et Picasso, remisés et complètement
dévalorisés. Sort immérité et la plupart du temps injustifié.
En effet, ces tableaux qualifiés avec dédain de "pompier" font souvent
preuve, non seulement de maîtrise technique, mais aussi d'imagination,
de diversité, de fantaisie ; bref, de tout ce qui constitue l'essence
même d'une authentique oeuvre d'art. Tous les sujets sont abordés...
Des centaines de tableaux
à partir de la seconde moitié du XIXème et durant près d'un siècle ont
été acquis par l'Etat français. Parmi ceux-ci et selon la
mode du moment, un bon nombre représente ce qu'il est convenu
d'appeler, dans toute la richesse de leurs diversités, des nus
académiques.
Quelques-uns sont encore visibles à Orsay, d'autres dans les musées de
province. On peut également penser qu'une partie des peintures a servi
d'élément de décor au logement de hauts fonctionnaires. Mais ensuite,
quand la tendance devint à proprement parler au "Moderne", que sont-ils
devenus ? Pour la conservation des musées : un simple numéro,
un document photographique - à la localisation inconnue - selon le
terme laconique de l'administration.
Le Palais du Trocadéro,
dont l'architecture est inspirée de l'art mauresque, est construit pour
l'Exposition Universelle de 1878 et c'est sur ce site que sera
construit l'actuel Palais de Chaillot, pour l'Exposition Universelle de
1937.
La France après la défaite de 1870 puis une guerre civile, et après
quelques temps d'hésitation, choisit le Champs-de-Mars pour construire
un énorme palais rectangulaire (706m sur 304m) dont les coins sont
bordés de pavillons d'angles, et la butte de Chaillot où elle érigera
le Trocadéro.
LES
LIEUX D'EXPOSITION A PARIS
Botticelli, Titien, Rubens
et Boucher ont honoré la nudité féminine, lui conférant un statut
respectable et en quelque sorte officiel. Dans la seconde partie du
XIXème siècle, les visiteurs du Salon de Paris ou bien encore ceux des
expositions d'été de la Royal Academy de Londres, peuvent contempler
sans problèmes moraux et sans culpabiliser les nus plus ou moins
sensuels de Bouguereau ou de Lord Leighton.
Le Nu "académique", désormais bien ancré dans la morale
bourgeoise, se trouve représenté dans toutes les manifestations
artistiques de l'époque. Il est incontestablement populaire et
avec l'invention de la photographie et du procédé de photogravure, les
reproductions de ces nus de Salon, toujours glabres, seront
vendues en énormes quantités. Des critiques comme Armand Silvestre, des
revues, sont même spécialisés dans la description du genre.
LE NU AU SALON
Jules Garnier 1873 - Ce tableau
semble bien représentatif du goût qui s'annonce pour la
représentation de la nudité ostentatoire. Ici, il ne s'agit pas de la
Vénus de Cabanel mais la pose est tout autant langoureuse.
L'artiste joue sur les contrastes et pense mettre en valeur le beau
corps blanc de l'européenne par opposition à la présence
des indiens à la peau noire.
Scène incongrue : Que fait-elle, que font-ils ici ? L'air
nonchalant plus qu'hagard, elle regarde le spectateur, eux - les
sauvages - l'observent médusés plus qu'admiratifs. A n'en pas
douter, la référence à quelques faits historiques ou mythiques existe
bel et bien mais le spectateur d'aujourd'hui - et peut-être aussi celui
d'hier - l'ignore. Profanes, nous ne voyons qu'une belle femme
allongée qui ne cache rien, pour notre plaisir sûrement et, finalement,
que ferions-nous à la place des deux indiens ?
A
noter, la calligraphie de la signature bien lisible et de grande
taille, usage assez courant à l'époque.
La peinture moderne et la
peinture actuelle ont la plupart du temps évacué le sujet. Au
contraire, celui-ci est omniprésent dans l'art académique et pompier.
Le Nu se trouve ainsi justifié par la mythologie, par la scène
orientale, par la fantaisie parfois même incongrue.
Le critique d'art de l'époque, Gaston Schéfer, commente avec lyrisme
les peintures exposées en mai et juin 1896 aux Palais des
Champs-Elysées et du Champs-de-Mars, mais sans trop parler d'érotisme,
thème encore tabou.
Sarkis Diranian - Repos dans une piscine
orientale.
A de rares exceptions près, la vie de la femme d'Orient est le repos.
Qui comptera les journées qu'elle passe au bain, étendue sur un tapis,
au bord des piscines de marbre ? C'est là que s'écoulent les meilleures
heures de son existence. Elle les occupe à manger des fruits, à fumer
le narguilé persan, à causer avec des amies des riens innombrables qui
forment la trame de leur vie. En Orient, les heures s'écoulent si vite
qu'on arrive au terme de son âge sans s'être aperçu qu'on l'a consommé.
Dans la seconde moitié du
XIXe siècle, un nombre important de femmes peintres, françaises et
étrangères, sont actives professionnellement à Paris, et exposent au
Salon, la manifestation annuelle d’art contemporain. À la différence de
leurs confrères, elles ont à se positionner par rapport à divers
préjugés, notamment celui du dilettantisme qui influence leurs choix
stylistiques.
A cette époque, Paris s’affirme comme la capitale des arts et des idées
du monde occidental. Pour beaucoup de peintres, femmes et hommes
confondus, un séjour dans cette cité cosmopolite est perçu comme
indispensable à la consolidation de leur apprentissage, car
l’enseignement traditionnel en vigueur dans les ateliers s’y confronte
aux nouvelles tendances esthétiques.
FEMMES ET PEINTURES
L'IMAGE DE LA FEMME - Yahvé Dieu dit : "Il
n'est pas bon que l'homme soit seul, il faut que je lui fasse une aide
qui lui soit assortie."
Alors Yahvé Dieu fit tomber une torpeur sur l'homme qui s'endormit. Il
prit une de ses côtes et referma la chair à sa place. Puis, de la côte
qu'il avait tirée de l'homme il façonna une femme et l'amena à l'homme.
Alors celui-ci s'écria : "Pour le coup, c'est l'os de mes os et la
chair de ma chair ! celle-ci sera appelée femme, car elle fut tirée de
l'homme, celle-ci !"
C'est pourquoi l'homme quitte son père et sa mère et s'attache à sa
femme, et ils deviennent une seule chair. Or tous deux étaient nus,
l'homme et sa femme, et ils n'avaient pas honte l'un devant l'autre. La Genèse, chapitre 2,
18-25
A partir de 1896, les jeunes femmes auront la
possibilité de fréquenter la bibliothèque de l'Ecole des
Beaux-Arts de Paris et pourront aussi assister aux cours magistraux de
perspective, anatomie et histoire de l'art, à condition qu'elles aient
bien rempli les conditions d'admission.
Elles doivent formuler une requête écrite, être âgées de quinze à
trente ans, et présenter un acte de naissance ainsi qu'une lettre de
recommandation d'un professeur ou d'un artiste confirmé. Pour les
prétendantes étrangères une lettre de leur consulat ou de leur
ambassade.
LA MIXITE DES ETUDES
De tout temps l'homme a
aimé contempler un joli corps de femme, avec ou sans artifices.
Et le peintre, ou le sculpteur, aura toujours l'avantage sur le
photographe de pouvoir regarder deux fois son modèle, de l'observer en
nature et en train de se faire.
Dès lors, quoi de plus naturel que de se le représenter en peinture et
l'artiste du XIXème siècle s'impose comme un incontestable spécialiste
du genre. La femme a perdu ses formes avec l'arrivée de l'art moderne,
les nus académiques, désormais jugés vulgaires, ont été mis à
l'index. Doit-on continuer a en avoir honte ?
LE
SIECLE DU NU
Sans doute l'Atelier de peinture
dirigé par Jean-Léon Gérôme à l'Ecole des Beaux-Arts de Paris au
tout début du XXème siècle.
A remarquer : Le mur palissade qui sert à essuyer les pinceaux et
le massier, responsable d'atelier, qui présente avec facétie
le modèle. Le contraste est saisissant entre la femme menue et blanche
et les fiers "rapins" en tenues sombres qui l'entourent.
On prend la pose bien sûr mais l'ambiance paraît plutôt décontractée,
on fume au premier plan, on a retroussé le bas du pantalon - pour
faire voir ses bottillons ? Un autre, assis en tailleur,
montre la mallette du peintre, sans oublier de chaque côté les
chevalets.
Depuis peu, les modèles peuvent être également du genre féminin et les femmes quant à elles
obtiennent l'autorisation d'entrer dans un atelier qui leur est
tout spécialement destiné en 1900. Celui-ci, sera codifié comme ses
homologues masculins :
Le second document, assurément postérieur, nous montre
la même cloison en bois toujours aussi maculée de
peinture et un joyeux désordre avec des élèves
encore très élégants portant gilets, cravates, noeuds
fantaisies... Un
d'entre-eux, sous le regard attentif du professeur,
termine un portrait curieusement sans rapport avec
la séance de nu académique.
En règle générale, dans les écoles d'art à Paris comme en province,
le cours de nu académique était incontournable et les séances de pose
avaient lieu une fois par semaine. Le modèle avait droit, sous peine de
crampes, à quelques interruptions de ladite pose à condition bien
entendu de retrouver la position initiale ;
pour se faire, des marques sur le sol ou
sur la table tournante et les indications des étudiants
lui facilitaient la tâche.
Comme on peut le constater, les études peintes respectent les règles
anatomiques, l'interprétation personnelle n'est pas encore encouragée,
on est là avant tout pour apprendre le "métier".
Ci-dessous, en hommage aux représentations de dos, pour le moins
sensuelles, de Jean-Léon Gérôme.
JEAN-LEON GEROME
Gérôme, 1886 - Vente d'esclaves à Rome. Tableau chargé de bien des fantasmes masculins. En effet, avec la femme-esclave presque tous les interdits disparaissent, d'ailleurs soyons francs, quel est l'homme qui ne souhaiterait posséder une telle esclave - rien que pour son plaisir - et ne mérite-t-elle pas déjà la fessée ?
Contrairement à Cabanel
qui nous montre la Vénus allongée, Bouguereau et Gérôme ses
contemporains nous la présentent plus traditionnellement debout, bien
de face, avec en prime un élégant déhanchement chez le modèle de
Bouguereau.
Débarrassée de ses attributs mythologiques comme les "putti", il ne
reste plus dans les trois tableaux représentant la naissance de Vénus
qu'une belle femme nue, désirable, avec un corps de nacre à l'anatomie
parfaite, dont l'abondante chevelure bien mise en évidence par un
gracieux jeu de mains, renforce encore
une incontestable sensualité. Les peintres n'ont semble-t-il
pas boudé leur plaisir ; sous prétexte de modernité,
d'intellectualisme, ne boudons pas le nôtre... Cabanel paraît s'en
donner à coeur-joie, à l'encontre d'une certaine tradition, il n'hésite
pas à montrer avec quelques provocations la belle déesse à la longue
chevelure en train de mettre ostensiblement ses
formes en valeur par un étirement langoureux du corps. Le peintre a
peut-être été inspiré en cela par Auguste Clésinger qui proposa
dès 1847 une sculpture pour le moins subjective "La Femme piquée
par un serpent".
WILLIAM BOUGUEREAU
De par la qualité de ses
enseignants, l'Académie Julian acquit rapidement une certaine renommée.
Elle put ainsi présenter ses élèves au Prix de Rome tout en servant de
tremplin à ceux qui ambitionnaient d'exposer dans les Salons ou de se
lancer dans une carrière artistique.
Tout comme dans les écoles des Beaux-Arts, les étudiants sont souvent
livrés à eux-mêmes, il n'est pas rare que le professeur ne fasse qu'une
courte apparition - l'apprentissage se faisant finalement autant à
travers l'émulation et les conseils entre élèves. La
discipline n'était pas des plus rigoureuse et, à l'occasion, les élèves
se faisaient remarquer par leurs canulars et leurs défilés dans les
rues, les scandales se succédant jusqu'en pleine Belle Époque.
Le document représente sans doute le cours de Monsieur Bouguereau rue
du Dragon, l'ambiance est bon enfant et les "rapins" ont pris la pose
pour la photo-souvenir dans un coin de l'atelier, vers les
portes-manteaux et la galerie de portraits. Le modèle, la seule femme
de l'assemblée, est souriante et bien entourée, elle paraît nullement
gênée par sa nudité et tient familièrement un étudiant par le cou
avec la main posée sur la tête d'un autre. Une énigme, le
jeune garçon sur la gauche en uniforme ? A noter aussi : le seau à
charbon pas loin du tuyau de poêle et de l'estrade où pose
habituellement le modèle.
L'Académie Julian sera fermée pendant la Seconde Guerre mondiale et
deux de ses ateliers vendus en 1946.
L'atelier de la rue Vivienne réservé aux femmes se situe
au premier étage. C'est l'épouse de Rodolphe Julian, Amélie
Beaury-Saurel qui en avait pris la direction. Les tarifs pour les
femmes étaient le double de celui des hommes au rez-de chaussée.
En 1850, les modèles sont alors couramment
payés un franc de l'heure, c'est-à-dire environ trois euros
d'aujourd'hui. Vers 1875, la pose ordinaire de quatre heures coûtera
environ cinq francs pour les artistes mais seulement trois pour les
écoles d'art, à la condition toutefois qu'elles emploient le modèle
régulièrement. La photographie, en passe de se démocratiser, commencera
ensuite à concurrencer sérieusement les modèles vivants dans certains
ateliers privés.
Une autre enquête datée de 1901 recense entre 800 et 850 modèles
professionnels, très souvent d'origine italienne. Ils résident
essentiellement dans les quartiers de Saint-Victor à Paris. Les femmes,
de préférence avec des formes généreuses, sont alors payées cinq
francs, 40 €uros actuels, pour une séance de quatre heures et les
hommes, moins recherchés, quatre francs pour la même durée.
Selon
l'expression d'alors, on ne trouve pas de cuisse de nymphe à moins
de un franc de l'heure, alors qu'un Jupiter olympien peut se négocier
autour de quinze sous, mais un modèle mâle pose à tout âge tandis que
la beauté d'un modèle féminin est forcément éphémère. Les nobles
vieillards à grandes barbes blanches restent toujours recherchés afin
d' incarner quelques Dieux, alors que les femmes aux formes fluettes ou
bien celles qui évoquent les rondeurs à la Rubens doivent
nécessairement être assez jeunes.
Par ailleurs et pour la petite histoire, avant la séance de pose, il
n'est semble-t-il pas rare de demander au modèle de bien vouloir faire
un brin de toilette...
Sans doute Hébert posant dans l'atelier de David d'Angers. Afin d'aider le modèle à tenir la pose, on notera le système de réglage de l'appui.
Auguste Clésinger créa la
surprise en proposant au Salon de 1847 " La Femme piquée par un
serpent". Cette sculpture très remarquée par l'abandon de la pose
aux courbes avantageuses utilise la technique du moulage
directement sur le modèle, ce qui renforce sans aucun doute son charme
érotique au parfum de scandale.
Ce beau modèle, Joséphine-Apollinie Sabatier, fut entre-autre la
maîtresse de l'artiste, de Baudelaire et d'un banquier. Théophile
Gautier a vanté la beauté du marbre :
"Clésinger a résolu ce problème, de faire de la beauté sans mignardise,
sans affectation, sans maniérisme, avec une tête et un corps de notre
temps, où chacun peut reconnaître sa maîtresse si elle est belle".
L'homme n'est pas la
femme ! Pour nombre
d'entre eux, la regarder ou encore l'imaginer qui accomplit certains de
ses gestes quotidiens, comme la toilette, constitue une sorte de
délectation ; chez la femme cet aspect "voyeur" reste pour le
moins inhabituel. Quand on évoque le sujet, on pense immédiatement à
Edgar Degas avec ses multiples études dessinées, peintes, modelées
ou encore photographiques. Mais, durant ce que l'histoire a appelé la
Belle Époque et plus particulièrement pendant la première décennie du
siècle dernier, une quantité impressionnante de peintures, évoquant de
plus ou moins près la toilette, ont été exposées au Salon de
Paris. Les tirages sous forme de carte postale, toujours sur le
marché aujourd'hui, en constituent l'un des meilleurs témoignages.
Si l'artiste peut parfois effectivement être taxé
du vocable peu glorieux de "voyeur", le modèle
féminin qui est consentant et quel qu'en soit son motif pourra, dès
lors, être fort logiquement qualifié d'impudique.Entre femmes, la
grande
question mais aussi la grande injustice restera toujours celle du
physique et de l'âge.
Avoir une plastique avantageuse constitue forcément un plus
incontestable et le peintre ou le photographe académique dans le choix
de son modèle ne fait que confirmer cette réalité. Heureusement,
l'éventail du goût demeure large et nul besoin d'être un "top-modèle"
pour plaire.
En 1839, le peintre Paul Delaroche découvrant les premiers
daguerréotypes s'inquiéta sur la concurrence faite à la peinture.
Quelque peu radical, il remarque : "A partir d'aujourd'hui, la peinture
est morte..."
Effectivement, le portrait daguerréotypé, en particulier, est très
rapidement prisé par la bourgeoisie qui le considère plus
objectif et surtout meilleur marché et plus moderne que
son homologue peint.
Les premiers photographes seront souvent des peintres "reconvertis" qui
appliqueront tout naturellement dans leurs compositions les règles
académiques alors en vogue.
La
photographie académique
Quelques grands peintres académiques
Chez Guillaume Seignac le
spécialiste du nu, la nymphe se mue prosaïquement en banal modèle
vivant, dans un décor bourgeois à la mode de l'époque dont on retrouve
les éléments dans plusieurs tableaux.
Cette nymphe, quand il faut, sait prendre la bonne pose - un
peu provocante - pour faire vendre car il s'agit bien aussi de cela et,
d'ailleurs, pourquoi le peintre en aurait-il honte ? Il faut bien vivre
! Le sujet semble certes léger mais il est néanmoins traité avec talent
: Guillaume
Seignac
Georges-Antoine Rochegrosse n’a que vingt-quatre ans à
peine lorsqu’il peint un immense tableau qu’il envoie au Salon de 1883.
Il y obtient une médaille et sa peinture est achetée par l’État.
L'œuvre peut surprendre avec ses atrocités crues et morbides très
détaillées : têtes coupées, traînées de sang, morts étendus à terre ou
suspendus à la muraille - avec, en même temps, un érotisme avoué
qui nous montre la belle poitrine blanche d’Andromaque ainsi qu'une
jeune femme nue étendue au premier plan.
La force de cette peinture réside dans le réalisme extrême des détails
: les éléments archéologiques sont rendus ici de façon convaincante, de
la croix gammée peinte, symbole de la Grèce ancienne, aux costumes des
guerriers en passant par les murailles de la ville de Troie. Il faut
savoir que l'époque redécouvre l'antiquité, les recherches
archéologiques sont alors suivies par un large public. L'artiste a
probablement aussi peint la figure d’Andromaque en s'inspirant de
Marie Leblond, sa femme et sa muse, dont la beauté était admirée du
tout Paris : Georges
Rochegrosse
Jules
Lefebvre : Est-elle vraiment candide la si justement
nommée "Cigale" ? Le modèle est jeune, peut-être seize ans, guère plus.
Il est remarquablement beau avec ses longs cheveux bruns et son port
gracieux ; délicat sans aucun doute ce corps élancé à l'os iliaque
marqué - c'est-à-dire au bassin et hanches de femme. Cependant,
l'adolescente ne paraît pas encore tout à fait femme, à moins que
ce ne soit la représentation de ce que d'aucuns appelleront une
femme-enfant. Dans le genre, le peintre excelle il rivalise même avec
William Bouguereau l'autre spécialiste du nu.
A Tournan-en-Brie, le 14 mars 1834 est né Jules, Joseph Lefebvre, de
Toussaint, Martin Lefebvre, boulanger âgé de 29 ans et de Caroline,
Adélaïde, Joséphine Duval, son épouse âgée de 28 ans.
La famille s'installe à Amiens où le jeune Lefebvre, remarqué pour ses
dons artistiques, obtient une bourse annuelle de 1.000 F pour continuer
ses études. Il entre en 1852 à l'école des Beaux-Arts.
Il participe au premier Salon de Paris dès 1855. Il concourt ensuite
pour le Prix de Rome qui vaut à son gagnant cinq années d'étude à Rome
et une réputation lui garantissant une belle carrière. Il obtient le
Grand Prix de Rome en 1861 pour son tableau "la mort de Priam".
En 1870, il devient professeur à L'Académie Julian, un atelier qui
forma aussi des artistes femmes bien avant que celles-ci ne soient
autorisées à suivre les cours de l'école des Beaux Arts. Là, il est dit
qu'il insistait particulièrement auprès de ses étudiants sur la
précision absolue du dessin. Il devint l'un des professeurs
préférés des Américains venus étudier à Paris. Parmi ses
nombreux élèves, des américains bien sûr tels que Childe Hassam, Frank
Benson, Edmund Charles Tarbell, mais aussi Georges
Rochegrosse, le sculpteur français Paul Landowski ou le peintre belge
Fernand Khnopff.
Grand Prix de l'exposition universelle de 1889, il devient membre de
l'Académie des Beaux-Arts et est élevé au grade de Commandeur de la
Légion d'Honneur en 1898.
Jules Lefebvre est décédé à Paris
le 25 février 1912 à 78 ans.
John
William Godward : Il fait partie des peintres académiques de la
mouvance inspirée par le modèle Gréco-Romain, qui s'est épanoui du
milieu du XIXème au début du XXème siècle. Son talent est comparable, à maints égards, à celui de
ses contemporains britanniques Alma-Tadema et Leighton.
On connaît peu de chose sur la vie privée de ce peintre effacé. Une vie
qui devait se terminer tragiquement, dans le secret que lui-même et sa
famille tinrent à conserver sur les causes exactes de son suicide par
le gaz, le mercredi 13 décembre 1922. La vie de John William Godward reste un mystère, un véritable
livre censuré, scellé et protégé par sa famille.
Les peintures d'Emile Vernon sont pour
le moins éloignées de l'art contemporain, de l'expressionnisme allemand
et, bien sûr, on pourra toujours prétendre que ses images sont mièvres,
à l'eau de roses et sans grande signification mais il n'empêche ; elles
sont fraîches, agréables à regarder, elles sont tout simplement 1900.
D'ailleurs, à bien y réfléchir, pourquoi cette production serait-elle
plus ridicule, moins honnête et de moindre valeur que les oeuvres
d'aujourd'hui ?
Un peintre académique : Emile
Vernon
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